Une fameuse nuit

Mes parents étaient catholiques et j’ai été baptisé enfant. Le catéchisme, la messe, l’Eglise, je les ai ensuite laissés de côté car ils me rappelaient tout ce qui m’avait ennuyé pendant mon enfance, au demeurant très heureuse.
Par contre j’ai toujours cru en Dieu et çà ne m’a jamais quitté même si j’étais très éloigné de la religion.

Un an de descente dans le monde des ténèbres après le décès de mon épouse.
Un an d’anxiolytiques et d’antidépresseurs. Plus de sommeil la nuit, une sorte de léthargie le jour, des idées suicidaires.

Une nuit, j’ai eu besoin de prier, moi qui ne priais plus depuis des années. J’ai prié longuement puis j’ai fini par m’endormir. C’était le dimanche matin et j’avais cette envie irrépressible de trouver un lieu de culte.

Comme j’habite la campagne, j’ai pris ma voiture et j’ai traversé Bolbec sans m’arrêter devant le temple et l’église catholique. A la sortie de Bolbec, j’ai pris la rue Alcide d’Amboise pour revenir sur mes pas et repartir chez moi. Presqu’au bout de cette rue, j’ai vu des gens se diriger vers un bâtiment très ordinaire mais le long duquel il y avait une pancarte posée par terre avec marquée dessus « Eglise évangélique ».

N’ayant jusqu’alors fréquenté qu’un milieu catholique, je ne savais pas ce qu’était une église évangélique, mais je sentais que Dieu m’avait conduit à cet endroit précis.
Je me suis garé et me suis adressé à une personne qui entrait dans ce bâtiment. Cette personne, fort aimable, m’a précisé que c’était bien un lieu de culte chrétien et m’a proposé de le suivre à l’intérieur.

J’étais surpris par le manque de décorum. surpris par les chants auxquels tout le monde participait, ému par la prédication qui toucha mon cœur.

La personne qui m’avait accueilli me dit à la fin du culte : « Tu verras, si tu restes avec nous, ici c’est comme une famille. »
Je suis resté fidèle à cette Eglise.

Avec le recul, je me demande si j’aurais pu sortir de la dépression sans cet appel de Dieu cette fameuse nuit. Je ne le pense pas ou alors la sortie aurait été plus incertaine, plus difficile et avec des rechutes.
Cette nuit-là, le Seigneur a bien voulu me secouer par et dans la prière. Ce fut vraiment pour moi, un appel de Dieu.

Ensuite, il m’a conduit vers ce lieu de culte que je ne connaissais pas.
A partir de ce moment-là, j’ai commencé à me reconstruire et j’ai amorcé la sortie de mon mal-être. J’ai abandonné les anxiolytiques et les antidépresseurs et j’ai fini par sortir de ma dépression.

Après des mois de tempête, j’étais enfin apaisé.
Je suis baptisé et suis fidèle à mon Eglise de Bolbec. J’ai trouvé la paix et le chemin qui mène à notre Seigneur.

Jean-Max